- fortiche
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• 1915; au physique 1897; de 1. fort♦ Fam. Habile, malin, calé. Il est fortiche à ce jeu. — N. C'est un fortiche.forticheadj. Fam. Fort, vigoureux.— Fig. Compétent, astucieux.⇒FORTICHE, adj.PopulaireA.— Puissant, corpulent.— Emploi subst. Les brasseries se remplissaient et l'on voyait (...) les costauds et les fortiches du port assiéger les comptoirs (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 252).B.— Qui est intelligent, habile, rusé. Non, je ne te comprends plus... Tu étais autrement fortiche, dans l'ancien temps (H. BAZIN, Mort pt cheval, 1949, p. 251).— P. méton. [Appliqué à une chose] Il me racontait des tels bobards, que la nuit ça m'en remontait (...). Ils étaient quelques fois trop fortiches, imaginés de folle façon (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 424).— Emploi subst. Madame, elle, elle est incapable (...) Liebert (...) la mettrait dans sa poche en un tournemain (...). Ah! si c'était une bougresse comme Mme Fréjoul, je ne dis pas. Elle, c'est une fortiche (VIALAR, Bon Dieu, 1953, p. 92).♦ Faire le fortiche. Faire le malin. Ils font les fortiches parce qu'ils sont sur leur île mais attends voir un peu que les Fridolins traversent la Manche (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 205).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1897 (ds ESN.); cf. av. 1901 (L. de Bercy ds BRUANT, p. 229). Dér. de fort1; suff. -iche. Fréq. abs. littér. :8. Bbg. CHAUTARD (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 227.
fortiche [fɔʀtiʃ] adj.ÉTYM. 1897; de 1. fort.❖♦ Familier.1 Fort, robuste. ⇒ Costaud.2 (1915). Habile, malin, calé. || C'est fortiche ce qu'il a fait. || Il n'est pas fortiche le pauvre gosse. || Il est fortiche aux échecs. — N. || C'est un fortiche, une fortiche.1 Ce fut un forfait parfaitUn vrai forfait bien faitCar on est des fortichesLe client est butéBoris Vian, Arthur… où t'as mis le corps ?, in Textes et chansons, p. 56.2 Même qu'on reculerait jusqu'à Marseille (les soldats de 1940), même qu'on traverserait toute la France, il reste l'Afrique du Nord (…)— Pourquoi pas Saint-Pierre-et-Miquelon, andouille ?— Tu te crois fortiche. Dis, tu te crois fortiche ? demanda Pinette en marchant vers lui.Sartre, la Mort dans l'âme, p. 49 (1949).3 Fedor Balanovitch cicérona la chose en plusieurs idiomes. « Eh bien, dit Zazie d'un air connaisseur, il est fortiche le Slave ».R. Queneau, Zazie dans le métro, p. 118.
Encyclopédie Universelle. 2012.